Archives du tag ‘temps’
Evadé du chemin
De l’incertain
Borné par le destin
Ton vœu caché
Patiente
Va-t-il trébucher
Au seuil de l’attente ?
Ou viendra jusqu’à toi
Panier flammé de désirs
Et ton sourire
Libérant ses parfums
Du côté des abandons
C’est la mer au printemps
Prodiguant ses embruns
Au vent chaud de l’émoi
L’été des grandes moissons
De gerbes d’émotions
Où crépite l’incendie
Aux fins baisers de la pluie
L’à-pic à vif
Des sentiments se souvenant
De la fulgurance des instants
Intellectuellement fugitifs
Charnel impératif
Réitérer l’impensable vie
Mander le rappel
Des secrets immatériels
De l’extatique septième ciel
Connus des rêveuses margelles
Et des étoiles déconcertées
Les symphonies achevées
Aux paradis retrouvés
Par toi le temps arrêté…
A-Bônois,
Berre-l’Étang,
jeudi 27 décembre 2022.
« Il y a une beauté qui n’est atteinte que là, dans cette grande intelligence proposée à l’esprit par le temps vide. »
Citation Christian BOBIN
(La part manquante)
La grande vacuité revenue
ironiquement dévisage
l’enivrante vertu
de tes taraudantes envies
de Byzance charnelle en partage
tu es saisie
d’impatience et de fièvre
jusqu’au bord des lèvres
fustigeant le temps perdu
peut-on rouvrir les parenthèses
les plus joyeuses
au passé sans genèse
comme on défonce des portes
pour ne plus les refermer
chérir a les ailes voyageuses
qui toujours t’emportent
aux confins d’aimer
là où naissent les songes
le poète décrétait :
« Lorsque les tabous sont lâchés
pour être en phase
nous serons couchés
dans la même phrase
et laisser la page
aux mains de l’histoire
qui s’écrit dans le noir »
les nuages font leur apparition
à l’orée des effusions
cernée de tes tentations
toi seule sais soulever
la couverture d’ombre
et faire inéluctablement lever
sur ta terre d’ambre
le soleil caché…
A-Bônois
Vitrolles,
Le 28 octobre 2021.
La place où le banc a choisi d’écouter
Le mistral et ses calembredaines
Vibre des galéjades du Midi
Au vieux village la fontaine
Est toujours attendrie
Par là tous les jours sont fériés
Mon suave abricot
Les légendes se brodent au quotidien
Avec des bouts de riens
Au fil adamantin des mots
Quand le silence est trop beau
Et se pose un instant
Petite marjolaine
Tu me bouleverses
Ta main essuie la peine
Après la fronde des averses
L’éclosion d’une idylle rieuse
Comme une adolescence retrouvée
Sur un chemin de traverse
Du temps fuyant
Et tu es là égérie du présent
Chantée par Aragon et Verlaine
Gracieuse marjolaine
Pour une halte heureuse
À l’escale des amoureuses…
® A. Bonois
La Fare-les-Oliviers,
Le 28 août 2012.
« Croire au soleil quand tombe l’eau. »
Louis Aragon Extrait de « Le fou d’Elsa »
Bônois poèmes sans voix 